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Le pacte vert des nouveaux chimistes

Les vertus de la biomasse

Ce contenant à base de mousse polystyrène, fabriqué par Cascades, tombera en poussière en trois ans, au lieu des 300 ans habituellement nécessaires.
Ce contenant à base de mousse polystyrène, fabriqué par Cascades, tombera en poussière en trois ans, au lieu des 300 ans habituellement nécessaires.

Il faudra encore du temps aux industries pour mettre au point des procédés générant peu de déchets ou dont les résidus sont utilisés. La balle n'est pas que dans le camp des chimistes : la première façon de diminuer la quantité de polluants est de réduire notre con­som­mation frénétique en valorisant, en réutilisant et en recyclant davantage. Avons-nous le choix, d'ailleurs? S'il faut en croire de nombreux experts, le XXIe siècle verra les grandes nappes pétrolières se tarir...

La crainte du fameux «pic» pétrolier — soit le moment où la moitié des réserves pétrolières de la planète auront été épuisées — a suscité, aux quatre coins du monde, une course à l'invention de nouvelles sources d'énergie, dont l'une des plus en vogue est l'éthanol. Ce biocarburant peut entrer dans la composition de l'essence (au Canada, c'est déjà le cas dans une proportion de 5 à 10 %, et cela pourrait aller jusqu'à 30 % sans qu'on ait à changer les moteurs). Mais de plus en plus de gens remettent en question l'engouement pour la production d'éthanol à partir de maïs. Ses effets sur l'environnement sont discutables. Sa production, par ailleurs, détourne de vastes terres agricoles de leur fonction première, privant ainsi des milliers d'habitants de leur nourriture et de leur gagne-pain.

Enerkem fabrique de l'éthanol cellulosique à partir de résidus de bois, de paille et même de résidus urbains non recyclés, comme les matières organiques.
Enerkem fabrique de l'éthanol cellulosique à partir de résidus de bois, de paille et même de résidus urbains non recyclés, comme les matières organiques.

L'entreprise Enerkem a choisi une tout autre voie pour produire ce bio­carburant : elle fabrique de l'éthanol cellulosique à partir de résidus de bois, de paille et même de résidus urbains non recyclés, comme les matières orga­niques. Elle a mis au point un système chimique «vert» pour transformer la cellulose de ces résidus en glucose, puis en éthanol. «Les ordures vont faire avancer les voitures», lance Esteban Chornet, qui a fondé Enerkem et qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche industrielle en éthanol cellulosique de l'UdeS. Enerkem construit actuel­lement une usine à Westbury.